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| Sujet: Nosferatu Ven 11 Jan - 17:47 | |
| Un court extrait."Les plans sur le navire restent gravés dans les mémoires. Dans la cale repose une cargaison de cercueils remplis d'une terre souillée par la peste du cimetière. Les membres de l'équipage tombent malades et meurent un à un. Un matelot donne un coup de hache dans l'un des cercueils d'où s'échappent des rats grouillants. A ce moment le comte se dresse, rigide et effrayant,de l'un des cercueils. Un plan terrifiant, inconcevable d'horreur à l'époque... Le bateau arrive finalement au port sans équipage... La plus grande partie du film de Murnau a été tournée avec des jeux d'ombres. Les côtés de l'image ont été plus utilisés que d'ordinaire :c'est là que les personnages se tapissent, se recroquevillent. C'est une règle de composition cinématographique qui veut que la tension s'exacerbe dès lors que le personnage est légèrement décadré. Les effets spéciaux de Murnau ajoutent à l'atmosphère inquiétante : les mouvements accélérés du serviteur d'Orlock, la disparition de la diligence fantôme, l'apparition du comte , comme surgi de nulle part, et l'utilisation de l'image en négatif qui noircit le ciel et blanchit le paysage. Le film comporte l'un des cartons les plus célèbres du cinéma muet: « Et quand il eut passé le pont, les fantômes vinrent à sa rencontre », sublime appel à l'imaginaire qui fascina des générations de cinéphiles. Quintessence du romantisme allemand, ce carton mythique allie, dans ce passage de l'autre côté du miroir, une allégorie de la mort à une parabole sur le cinéma.- Spoiler:
NOSFERATU est considéré comme la pierre de touche de l'expressionnisme allemand. L'utilisation de lieux réels et de décors stylisés en fait un classique de l'âge d'or du cinéma d'outre-Rhin. Bien que le Dracula pitoyable incarné par Max Schreck se trouve aux antipodes de la suavité séduisante d'un Bela Lugosi, il émane de NOSFERATU un alanguissement quasi-érotique. L'historienne du cinéma Lotte Eisner verra dans NOSFERATU une expression de l'homosexualité tourmentée et de l'aliénation de Murnau.Et pourtant, NOSFERATU reste un film profondément empreint de romantisme,marqué d'une inébranlable foi dans le pouvoir rédempteur de l'amour, thème récurrent dans l'oeuvre de Murnau. Mais, cette SYMPHONIE DE L'HORREUR (sous titre de NOSFERATU) prend sa pleine signification quand on la resitue dans le climat qui voit naître le film, celui d'une Allemagne encore rongée par la défaite, en proie à toutesles incertitudes, morales, politiques et économiques. Les rats peuvent se multiplier et les tyrans sortir de leur retraite tel le comte Orlock.Ceux-ci ne manqueront d'ailleurs pas de le faire dans la réalité avec unétrange synchronisme, conférant à NOSFERATU une aura particulière et des résonances fortement symboliques."
Un symbole incommensurable et époustouflant du septième art. Je range ce film dans les trois plus grandes réalisations cinématographiques. La richesse dans les tons, une photographie remarquable, les expressions et l'intensité des scènes font de Nosferatu une oeuvre majeure du vingtième siècle.
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Zantafio Les grenouilles (Exode 8:1-25)
Nombre de messages : 115 Age : 71 Ecrivain préféré : Dans la toile d'araignée de la vie Film préféré : Massacre à la tronçonneuse Réalisateur ou acteur préféré : Boris Karloff Date d'inscription : 13/01/2008
| Sujet: Re: Nosferatu Lun 14 Jan - 16:14 | |
| Ulter, un employé d’un agent immobilier, s’engage dans la forêt des Carpates, où des fantômes l’emportent dans un mystérieux carrosse roulant à un train d’enfer jusqu’à la demeure du comte Orlok, alias Nosferatu. Celui-ci quitte peu après son château dans un cercueil rempli de terre, et commence son voyage sur un navire pestiféré. Etabli dans une ville hanséatique, le vampire disparaît en apothéose au chant du coq pour avoir été amoureux d’Ellen, la fiancé d’Hulter et s’être laissé surprendre par l’aube… - Spoiler:
Film fascinant dont le succès fut de tous temps supérieur aux nombreux DRACULA qu’inspira l’œuvre de Bram Stocker, NOSFERATU traduit un des grands thèmes récurrents de l’imaginaire germanique : le grand amour qu’incarne Ellen triomphe du tyrannique Nosferatu. Murnau, cinéaste majeur du muet, signe ici son chef d’œuvre. Lui seul (avec peut-être Chaplin) savait se servir des ombres et lumières pour obtenir un film dont le manque de couleur n’apparaît absolument pas. Elle serait même nuisible à mon avis. Ce DVD contient la version noir et blanc et la version Sépia. Je ne sais laquelle je préfère…
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