(Je n’ai pas réussi à trouver d’affiche)
Année : 2012
De : Frank Pavlich
Avec : Alejandro Jodorowsky, Michel Seydoux…
En 1975, Alejandro Jodorowsky, soutenu par le producteur Michel Seydoux, se lance dans une adaptation du célèbre roman Dune. Fort de sa passion, de son originalité et (il faut aussi le dire) de sa mégalomanie, il convainc de grands artistes pour jouer, composer les musiques, dessiner les décors…
Le film ne verra jamais le jour faute de producteurs. «Jodo» et les artistes encore vivants, dans ce documentaire, décrivent le projet et les raisons de son échec. Ils démontrent aussi, extraits à l’appui, que Dune, bien qu’il ne soit jamais sorti, a inspiré (les travaux préparatoires ont circulé de studio en studio…) de nombreux films !
Très intéressant, ce documentaire fait regretter que le projet n’ait pas abouti : ça aurait certainement donné une merveille ! Des libertés importantes ont été prises par rapport au roman (l’idée d’un Leto Atreide castré, mais parvenant à procréer grâce à une goutte de son sang !), mais le film aurait été excellent, et mérité d’être culte. Un artiste (qui a lu tout le projet) interrogé dit d’ailleurs dès le début : «Personne n’a vu Dune. Et pourtant, je peux vous dire que c’est un grand film.»
Alejandro Jodorowsky ne paraît pas très attachant au début : excentrique, mégalomane… Peu à peu, on le cerne autrement : on voit de plus en plus un artiste passionné, un type qui est allé jusqu’au bout d’un projet bien trop ambitieux… Oui, il est allé au bout : le film n’a pas pu être tourné, mais il avait néanmoins achevé le projet. Il montre un épais classeur de croquis, de feuilles de scénario… Et aujourd’hui encore, la non-sortie du film ne lui laisse pas tant de regrets que ça : il estime être allé au bout de son rêve.
Les raisons de l’échec se devinent bien vite : l’ambition et l’excessive originalité du projet, jointes à la réputation de «Jodo» à Hollywood (il avait réalisé pas mal de films bien psychédéliques !) ont joué contre le film face aux producteurs américains. D’ailleurs, constituent-elles le sujet du documentaire ? Finalement, non : elles ne sont énumérées qu’à la fin. Le documentaire raconte beaucoup plus la conception du projet et en profite pour reconstituer (grâce aux croquis) des scènes-clefs du film. Giger raconte par exemple l’idée sur laquelle il a basé ses dessins du château des Harkonen.
La partie où on démontre l’influence du film (enfin, de son dossier préparatoire) sur le cinéma est-elle discutable ? En voyant les extraits et les croquis mis en parallèle, on répond que… pas vraiment. Il y a des ressemblances parfois lointaines… mais souvent bien nettes.